Une lettre
Aujourd'hui une lettre de Pandora.
Cher père Noël,
Je t'écris pour faire plaisir à mes parents même si il y a longtemps que je sais que tu n'existes pas, exactement depuis le 24 janvier 2000. Mais ça fait tellement plaisir à mes parents que je vais continuer à faire semblant encore cette année. Seulement cette année parce que l'an prochain je passe le brevet des collèges et je n'aurai plus tellement le temps de préparer Noël. Même si ça va leur faire de la peine.
Ca va être difficile mais il faudra bien que mes parents comprennent, que mes parents grandissent. Je sais bien que c'est tonton Jean Louis qui se déguise, Suzie ma cousine m'a dit combien ça l'amusait de jouer le Père Noël, l'espace d'une soirée, et de voir les enfants rire et être heureux en recevant leurs cadeaux. Alors elle fait semblant d'y croire, comme moi. Mais Suzie n'a que 9 ans.
Ca fait longtemps que j'ai envie de leur dire mais je vois bien que cela leur fait tellement plaisir d'essayer de me faire passer un joyeux Noël comme avant. On décore le sapin, on fait des gâteaux de Noël avec maman et papa achète les cadeaux en douce, qu'il cache ensuite dans la porte de droite de leur armoire. A côté des foulards et des menottes (je ne sais pas pourquoi ils ont des menottes car mon père n'est pas policier). Le 24 décembre je place un cookie et un verre de lait près du sapin, qui ont disparu le lendemain, remplacés par les cadeaux que tu aurais déposés. Dans ces moments papa et maman n'ont plus l'air tristes.
Mais c'est décidé, c'est la dernière lettre que je t'envoie, et cette fois je laisse l'enveloppe ouverte, parce que mes parents sont curieux et que je sais qu'ils vont lire ce que je te demande :
Cher Père Noël, s'il te plait dis à mes parents que je les aime très fort mais qu'il faut arrêter cette comédie. Je ne crois plus au Père Noël. Ni au Bon Dieu d'ailleurs. S'ils existaient, ils n'auraient jamais laissé mourir ma petite sœur Mélanie quand j'avais 6 ans.
Joyeux Noël quand même. Sophie