Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Calendrier de l'avent

Archives
25 décembre 2008

Un dernier petit mot

Je voulais juste vous remercier et vous souhaiter un bon Noël.
J'ai bien aimé participer à ce blog avec vous.

Publicité
24 décembre 2008

Une jolie photo par Oopsy

Hiverrouge

23 décembre 2008

Le conte d'Adi (fin)

Il était à la fois curieux – chose assez rare pour être notée – et embarrassé – tant de gens chez lui, qu’il ne connaissait pas.

Il avança au milieu des gens, comme poussé par l’envie d’en savoir plus. Tout d’un coup il fit face à une table couverte de gâteaux. Dont un énorme.

Un gâteau qui portait l’inscription « Bon 100ème anniversaire Eugène ».

 

L e choc.

 

Il avait 100 ans aujourd’hui. Le jour de Noël était son jour de naissance.

 

Il n’avait jamais cherché à compter les jours où les années. Il savait quand l’été approchait, quand on changeait d’année. Mais il n’avait pas de calendrier et se fichait de savoir son âge. Il avait arrêté de compter depuis plus de 50 ans…

Il fallut asseoir l’homme âgé en état de choc. Tout d’un coup il réalisait qu’il avait été seul pendant près d’un demi-siècle, et que malgré cela les gens géographiquement proches ne l’avaient pas oublié.

 

Le comte de Noël réalisa que la magie de Noël n’était pas qu’une fable.

 

Durant l’année qui suivit, il eut des visites tous les jours, et se sentit aimé. Il réalisa qu’il avait bêtement gâché 50 années.

Cette année fut l’une des meilleures de sa vie. Mais fût la dernière.

 

Eugène de Noël s’éteignit le jour de son 101ème anniversaire, lors du bal de Noël qu’il avait organisé. Il était entouré comme jamais, et partit heureux.

Fin

 

22 décembre 2008

Le conte d'Adi (à suivre)

Il n’arrivait pas à voir si c’était une femme ou un homme. La personne était emmitouflée dans un grand manteau, avait sur la tête un grand chapeau.

La personne insistait. Cela commençait à énerver Eugène. En général les gens repartaient aussi vite qu’ils étaient arrivés.

 

Eugène alla donc ouvrir. Il s’agissait d’un homme avec une grosse moustache. Il voulait savoir si cette année il y aurait un bal. Il expliqua que cela faisait un moment qu’il avait quitté la région mais qu’il souhaitait montrer à ses enfants et à sa femme le bal du Comte de Noël.

Eugène répondit laconiquement : « Pas de bal ».

 

L’homme insista, il était prêt à payer pour qu’Eugène organise un bal. Il était même près à rénover la maison. Eugène tout aussi concis répondit seulement : « Non ».

Il ferma la porte.

 

Tous les jours pendant près de 15 jours, l’homme était revenu. Insistant et proposant toujours plus.

Eugène finit par céder. Après tout, il n’avait aucune obligation d’assister à ce bal. Il s’enfermerait dans sa chambre et voilà tout.

 

Les travaux avançaient très vite. A deux jours de Noël tout était près. L’homme à la moustache avait tout organisé. La décoration était installée. La maison avait retrouvée de sa superbe. Le parc aussi.

 

Eugène ne vivait plus que dans sa chambre. Il n’avait rien vu des lieux. Il s’était arrangé avec le moustachu pour qu’il lui amène à manger à heures fixes. Il ne s’intéressait pas du tout à ce qu’il se passait chez lui.

 

Le jour du bal était arrivé. Eugène fit comme d’habitude, et resta seul dans son coin.

Il entendait un peu de bruit, de la musique, des rires. Ca l’énervait.

Il n’arrivait pas à lire, et pire on avait oublié de lui amener à manger. Il s’était décidé à descendre jusque dans la cuisine. En espérant ne croiser personne. Quelle idée il avait eu ! La foule l’entourait, les gens se pressaient autour de lui pour voir comment Eugène était. Il y avait tant d’années que les gens du coin ne l’avaient pas vu.

 

Eugène lui se maudissait d’être sorti de sa chambre. Tout ce brouhaha l’exaspérait. Et puis soudainement, il eut comme l’envie de voir s’il reconnaissait des gens. Tous les visages qu’il voyait lui étaient totalement inconnus. Il avait l’impression de reconnaître un menton, un nez ou un sourire. Mais pas un visage complet.

(à suivre)

21 décembre 2008

Le conte d'Adi (à suivre)

Le conte de Noël

Dans une région retirée, au sommet d’une colline il y avait une maison. Une très belle et grande maison. Avec un vaste parc fleuri autour. En tous les cas à une certaine époque.
A présent la maison était délabrée, le parc laissé à l’abandon. En plus, au jour où se passe notre histoire, tout était sous la neige. Les nuages gris, les flocons virevoltant donnaient un air lugubre à l’endroit.
Cette demeure appartenait à la famille de Noël. Ce nom étonnant datait de plusieurs siècles. Personne ne savait vraiment d’où cela venait. Mais la famille de Noël assumait son nom. Tous les ans, pour les fêtes de fin d’année un bal était organisé. Tous les habitants de la région étaient conviés. Ce bal permettait aux uns et aux autres de se retrouver une fois l’an et de se raconter les événements de l’année.
Cette tradition fut abandonnée lors du décès des parents de l’actuel propriétaire : Eugène de Noël.
Le pauvre Eugène vivait reclus sur lui même. On ne le voyait plus chasser ou se promener dans son domaine.
Il avait arrêté d’entretenir sa maison, ne faisant aucune réparation, les vitres tombaient les unes après les autres, la poussière avancée un peu chaque jour dans chaque pièce. Il avait aussi stoppé les travaux de jardinage qu’il avait entrepris depuis l’enfance. Le beau potager n’était plus qu’un amas de feuilles mortes et de mauvaises herbes. Eugène était solitaire et aimait l’être. Il avait enlevé tous les miroirs et toutes les horloges de la maison.
Avec la neige qu’il était dernièrement tombé, il était encore plus seul. Les routes étaient coupées depuis plusieurs jours. Eugène savait que les fêtes de Noël arriveraient, et comme tous les ans il n’avait rien prévu. Il boirait son verre de vin en mangeant un morceau de viande et sans doute quelques légumes, et irait se coucher tôt comme toujours. Noël n’était pas une fête qu’il appréciait.  Il n’aimait pas les bals que ses parents et avant eux ses grands-parents organisaient.
Ce jour là, le jour où se situe notre histoire, Eugène fut surpris d’entendre frapper à sa porte. Cela arrivait de temps à autre mais il n’ouvrait jamais, et ne prêtait aucune attention à qui venait le voir. Il ne dérogea pas à la coutume. Pourtant piqué de curiosité il regarda cette fois ci par la fenêtre pour voir qui était là. 
(à suivre)

Publicité
20 décembre 2008

Le conte de Caro Carito suite et fin

Le soir de Noël arriva. Dans la petite maison, les habitants semblaient abandonnés, les vivres s’étaient faits rares. Seuls le sifflement sinistre des bourrasques et les quintes de toux du vieillard apportaient un semblant de vie. Lucas se tenait assis à côté de la couche où reposait l’aïeul. Ce dernier somnolait depuis des heures, d’un repos incertain entrecoupé de réveils brusques et haletants. L’enfant s’était approché du feu pour le ranimer quand il entendit un souffle plus qu’une phrase : « Dans ton coffre, petit… ton cadeau. » Il s’approcha du large corps allongé et jeta un cri silencieux. Le vieux visage tant chéri avait la couleur de la cire et de grands cernes s’étaient creusés sous les yeux clos. L’enfant enfouit sa tête contre le corps du vieil homme. La douleur vrillait son corps. Il se leva machinalement et alla vers son coffre. Il en souleva le couvercle et il trouva, emmailloté dans un vieux chiffon, une flûte de bois clair. Il s’en empara et revint s’asseoir près de la silhouette immobile.

Combien de temps resta-t-il sans pouvoir rien dire ? La tristesse semblait l’avoir englouti à un tel point qu’aucune larme n’arrivait à jaillir. La nuit était déjà bien avancée, Lucas se leva et sortit. Si seulement, si seulement, ses parents pouvaient revenir. Si seulement son grand-père ouvrait ses yeux. Des milliers de pensées, de souvenirs lui traversaient l’esprit. Mais seule la solitude du lieu lui répondait à travers de longs bruissements glacés. Il prit alors sa flûte et se mit à souffler dans le mince cylindre. Une note hésitante d’abord, puis d’autres qui se bousculaient depuis si longtemps dans sa tête. Il lui sembla que toutes les mélodies, qui avaient caressé sa vie, s’évadaient et se transformaient en sons cristallins. Il ferma les yeux et revit le cri pointu de l’hirondelle, le sourire de l’été sur les pierres blanches, le ballet froufroutant des abeilles. Une ritournelle, une autre encore, et les feuilles d’automne entamaient leurs rondes glissantes et dorées. Il esquissa quelques pas de danse, imaginant presque ses parents battant la mesure à un bal. Quelques flocons se mêlèrent aux éclats de cristal des lustres. Ils se firent plus nombreux, plus serrés, ballet aérien d’instants déposés dans sa mémoire et que la musique ressuscitait un à un.

L’enfant revint vers la masure sombre et poussa la lourde porte d’entrée. Il alla vers l’âtre qui rougeoyait encore et s’assit silencieusement à côté du vieil homme. Il porta la flûte à ses lèvres et... il joua des heures durant, ravivant, dans l’humble pièce : le bruit des poutres qui craquent dans la chaleur de juin ; le brame du cerf qui troue les nuits d’automne ; les pas feutrés des loups dans la neige ; le murmure de la ville quand ils s’en approchaient, transportant une commande enfin achevée. Il chuchota les caresses de l’aïeul pour éloigner les rêves sombres qui agitaient son sommeil d’enfant triste. Enfin, il ramena le souvenir de ses deux silhouettes courbées qui laissaient là ceux qui leur étaient le plus chers. Ces deux êtres partis sur les routes pour gagner leurs vies au hasard des marchés et des tréteaux de foire ; leurs doigts caressant une mandoline alors que leurs regards se tournaient vers l’endroit où les monts neigeux se noient dans les flots de

la Dousta. Les

larmes coulaient sur ses joues sans s’arrêter. Alors il sentit que des doigts râpeux le touchaient. Le vieillard murmura doucement : « Chante, petit, chante pour moi. C’est la vie qui part et qui revient. Une ronde sans fin »

Il neigea toute la nuit et le lendemain encore. L’enfant s’était endormi, roulé en boule contre son grand-père. Tout semblait silencieux. Pourtant on aurait pu jurer qu’une flûte n’avait pas cessé de jouer.

19 décembre 2008

Conte de Caro Carito

Lucas allait sur ses 13 ans seulement ; le printemps n’avait pas encore pointé son nez. Un jour, où le vent faisait entendre ses gémissements, la porte d’entrée s’ouvrit avec fracas. Un Seigneur se tenait sur le seuil.  Grand et portant belle allure, on aurait même pu croire que c’était le roi lui-même tant le personnage semblait sûr de lui ! « Vieil homme, il paraît, que tu n’as pas ton pareil dans le royaume et même au-delà pour construire une viole ou un tambourin. » Il tendit une bourse rebondie. « Tiens, je veux que tu me fabriques un luth pour le printemps. Ma douce a brisé le sien et pleure chaque jour ses sons cristallins. Pour la paix de notre union, je te paierai en ducats bien pesés ? Je t’en donnerai le double si ses beaux yeux retrouvent leur éclat. » Jamais Lucas n’avait vu pareille fortune. Avec cet argent, ils pourraient réparer la toiture, acheter une poule et remplacer la vieille Lila qui ne donnait, avec peine, qu’un litre de lait un jour sur deux. Las, le grand–père se leva et murmura : « Je ne fabrique plus d’instruments de musique. » L’autre gesticula, s’emporta, supplia. Rien n’y fit. Le vieil homme ne voulait pas « Non, non, Monseigneur. Comprenez-moi Monseigneur, il y a trop de peine dans mes vieilles mains. » Il les tendit alors et elles semblaient, en effet, si vieilles, si usées, que l’on aurait dit qu’elles avaient été sculptés dans un chêne si ancien qu’il allait se briser. L’homme reprit sa bourse et s’en alla. Ni l’homme, ni l’enfant ne reparlèrent du visiteur.

La vie reprit son cours. Les journées à l’atelier se déroulaient dans le bruit râpeux des objets assemblés et poncés. Le soir, les deux silhouettes solitaires s’installaient à table pour déguster la soupe épaisse et croquer le pain bis. Le matin, dès l’aube, ils se courbaient sur les plants bien ordonnés de légumes que les premiers rayons du soleil caressaient. Pourtant, l’enfant semblait de plus en plus longtemps absent. Un pépiement plus léger, le vol d’une grive, et son regard filait au-delà de la grande forêt. Quant au vieil homme, était-ce l’âge, mais parfois une larme minuscule se frayait un chemin sur sa joue rouge et ridée. Sa silhouette, jadis massive, s’amenuisait. Une toux, jusqu’alors discrète, le secouait de plus en plus violemment le laissant exsangue à mesure que la chaleur s’enfuyait.

L’hiver de cette année-là s’annonçait déjà mordant. Sur fond de rumeurs de guerre sur les terres de frontière et d’échos de troupes qui bataillaient déjà ferme, le manteau de givre glacé s’était déjà invité, faisant fuir les oiseaux de passage. Déjà, les arbres avaient perdu leur apparence fière, déjà le gel fissurait les champs à peine retournés. La cheminée fumait sans relâche dans la petite maison que la forêt protégeait mal des courants d’air glacé qui se glissait entre elle et le flanc à découvert des monts enneigés. Pourtant, l’atelier s’était vidé de toute activité. La fièvre s’était emparé du vieillard et l’avait cloué sur le galetas qui lui tenait lieu de lit. Lucas le veillait, jour et nuit depuis des semaines. Le vieil homme avait bien essayé de donner le change pendant quelques semaines, s’attaquant à un berceau pour le futur enfant de l’échevin. Il avait dégrossi la carcasse, façonné le visage d’un angelot qui devait figurer en prou. Mais il n’avait pas pu en venir à bout. Les journées de labeur s’étaient réduites comme peau de chagrin. Les copeaux de bois qui jonchaient d’ordinaire le sol de terre battue se faisaient rares. Le regard de l’enfant et du vieillard s’égaraient parfois, accrochant le sentier qui se dessinait à travers la fenêtre. Un soir, alors que le vieil homme avait posé depuis plus d’une heure le berceau dans un coin, il demanda : « Que veux-tu pour Noël ? » Lucas, le regard perdu, ne dit mot. Il ne prononça pas le moindre mot. Seule une légère, une aérienne mélodie semblait filtrer de sa bouche close. C’est peu après que la fièvre s’empara de l’aïeul et l’obligea à déposer ses outils près du banc où il travaillait.

à suivre

18 décembre 2008

La participation de Janeczka

Des etoiles suspendues dans la rue principale

Font de ce Noel un Noel sans age.

Silent Night - European Jazz Trio

17 décembre 2008

Le conte de Caro Carito (partie 2)

Les paroles étaient rares entre les quatre murs de torchis. Les chants l’étaient encore plus. Pas la moindre berceuse, pas le moindre cantique pour Pâques. Même pour les fêtes de la Sainte Vierge que sa douce Mathilde révérait, le vieil homme ne disait mot. Il cueillait une brassée de lavande ou de marguerites et il partait avec Lucas se recueillir sur la tombe blanche au bout du cimetière. Un mot glissait à peine de ses lèvres minces mais pas la moindre note. Dans ce désert de sons, l’enfant avec donc appris à écouter la mélodie des oiseaux, les ritournelles grêles qu’ils semaient à tire d’ailes. Le craquement des arbres pendant la saison froide. Le cliquetis discret des insectes. La caresse vaporeuse de la varlope et le susurrement bref du ciseau à bois. Les cantilènes, Lucas les volait à la vieille femme qui cueillait des baies dans la clairière. Au paysan qui guidait les bœufs dans les ornières grasses des champs, il subtilisait le sifflement aérien qui encourageait le labeur. Il reproduisait les trilles du pinson, les rires en cascades du ruisseau, le martèlement souple d’une averse de ses doigts agiles et muets.

 

Les années passèrent. Un hiver, puis deux. Le vieil homme et l’enfant travaillaient de concert dans le silence de l’atelier. Les fêtes du solstice d’été rythmaient l’année comme le temps des moissons qui annonçaient les calmes labeurs d’hiver à venir. Noël revenait enfin. Dans les soirées que seul l’âtre éclairait, l’aïeul demandait invariablement à l’enfant : « Que veux-tu pour la naissance du roi des rois ? ». L’enfant de peu de paroles regardait alors par la fenêtre le sentier qui conduisait au village, puis à une petite ville et à une autre plus grande. Dans les craquements brûlant du feu de bois, aucun souhait ne franchissait ses lèvres closes. « Rien grand-père, rien » finissait-il par murmurer. Le 25 décembre avant l’aube, le vieil homme déposait un pantin de bois, une charrette ornée de quatre roues et tirée par un bœuf taillés au couteau dans une vieille souche au creux des sabots remplis de paille. L’enfant caressait les veinures qui parcouraient la surface douce et polie pendant des heures. Chaque soir, il plaçait le présent sculpté avec soin dans son coffre, aux côtés de ses trésors : une pierre polie par l’eau de la montagne, une bille irisé, un couteau rouillé.

à suivre

16 décembre 2008

Un dessin de Papistache

Papistache

Publicité
1 2 3 > >>
Calendrier de l'avent
Publicité
Derniers commentaires
Publicité